Olive Snook | Jiminy Crispies!

LE PIE HOLE. NOEL. Il neigeait sur North Thrush. Les derniers clients buvaient une dernière tasse chaude avant de sortir braver le froid. Perchée sur un tabouret, Olive essayait d’accrocher l’étoile en haut du sapin. Bien évidemment, avec sa taille, elle n’y parvint pas. Ce n’était pas faute d’avoir essayer.

Citation :

OLIVE : Urgh… Quelqu’un peut-il m’aider? Quelqu’un ?! S’il-vous-pl ---AAAH! (Elle glissa sur la chaise et tomba sur ses fesses) … Aïe.
CLIENT : Je peux avoir un café s’il-vous-plait ?
OLIVE : (Toujours au sol) ... J'arrive.

Massant son derrière, elle retourna derrière le comptoir pour prendre les deux cafetières. C’est une serveuse grognonne qui s’avança vers la table du client.

Citation :

OLIVE : Décaféiné ou normal ?
CLIENT : Normal.

Emerson Cod entra dans le restaurant, emmitouflé dans une écharpe, des gants et un pull qu’il avait lui-même tricoté, suivi de Ned qui se protégeait du froid en plantant ses mains dans les poches. Ils entrainèrent le vent et la neige avec eux – ce qui ne manqua pas de décoiffer Olive. Le regard du pâtissier alla directement se poser sur le sapin. Un détail le chiffonnait.

Citation :

EMERSON : Brrr… Je suis congelé. (S’installant au comptoir) Un café pour moi. Serré.
NED : L’étoile n’est pas accrochée. Olive ? Pourquoi n’est-elle pas accrochée?
OLIVE : (Légèrement agacée) Je ne sais pas. P’t’être parce qu’elle est fatiguée. Peut-être que l’étoile en a assez de rester plantée là, comme une idiote, à ne rien faire. Peut-être qu’elle a pris une pause. Elle est très occupée à cette période de l’année et on ne peut pas dire qu’elle est aidée !
NED : C’est la seule période à laquelle elle travaille. Elle est en vacances pour le reste de l’année --- De qui parlons-nous exactement ?
OLIVE : De l’étoile ! (Elle retourna au comptoir en boitant) Aie, aie, aie, aie… Tu sais où elle passe ces derniers mois? Où elle attend d’être ressortie au prochain Noël? Dans une boite! Rangée quelque part dans un placard. Ce n’est pas vraiment ce que j’appelle des vacances !
EMERSON : Je peux avoir mon café maintenant?
OLIVE : Ouiiii... ÇA VIENT !

Ned, pas habitué à voir Olive énervée, se tut immédiatement. Son silence permit à l’employée de reprendre ses esprits. Mais la trêve n’aura été que de courte durée. Trouvant le café bien maigre pour le réchauffer, Emerson osa briser la quiétude qui s’était installée.

Citation :

EMERSON : Et une part de tarte aux pommes ?
OLIVE : (Exaspérée, elle ne laissa échapper qu’un grognement) Urgh !

Alors qu’elle alla en cuisine chercher la tarte, elle entendit Ned chuchoter à son ami : « Tu crois qu’il l’a vraiment tuée ? ». La réponse du détective fut claire: « Un cadavre ne ment jamais. » Toutefois, Olive était bien trop énervée pour y prêter attention. Son principal souci était de trouver une tarte aux pommes. Ned en avait fait une avant de partir à une de ses « conventions ». Où pouvait-elle bien être ? Elle vérifia dans le four. Une tarte, parfaitement dorée, l’y attendait. Un peu trop heureuse par sa trouvaille, elle ne se rendit pas compte de la chaleur du moule et se brûla les doigts. Quelle poisse! se dit-elle.
Une fois la part joliment disposée sur l’assiette, elle retourna dans la salle pour la trouver vidée des clients. Elle vit aussi ses deux amis en train de se rhabiller.

Citation :

NED : Je suis désolé Olive. On va devoir partir. Un imprévu. Une course de dernière minute.
OLIVE : Mais vous venez d’arriver.
NED : (Peiné) Je m’excuse sincèrement.
OLIVE : Que vais-je faire de la tarte ?
EMERSON : La manger? (Déjà à la porte) Bon, c’est bon? On peut y aller? Je n’ai pas toute ma soirée.
NED : (Enveloppant son écharpe autour du cou) Et si ça ne te dérange pas de fermer ? Merci.

La serveuse les regarda partir, sans réagir, comme engourdie par le sentiment d’avoir été traité comme le dindon de la farce. Son visage se décomposa, sa main tenant toujours l’assiette. Mais, alors qu’il allait ouvrir la porte, Ned perça sa bulle.

Citation :

NED : Oh et Olive ?
OLIVE : Mmm ?
NED : Joyeux Noël. (Il lui sourit. Un beau, très beau sourire.)

Le cœur d’Olive se mit à battre à toute vitesse. Tout était oublié. La chute, la brûlure, les ordres incessants des deux compères… Ne pouvant plus s’empêcher de sourire niaisement comme une collégienne amoureuse parlant au garçon qui lui plaisait, elle ne trouva rien d’autre à répondre qu’un :

Citation :

OLIVE : YeuxnëlNed….

Il était plus de 22h quand Olive sortit enfin du Pie Hole. A cette heure, elle était la seule dehors – elle, et une chorale d’enfants faisant du porte à porte. L’air froid la fit frissonner. Elle remonta son écharpe, réajusta ses cache-oreilles roses et se prépara pour entamer les quelques pas menant à la porte de son immeuble. Elle aurait voulu habiter plus loin pour pouvoir marcher un peu plus afin de repenser au pâtissier et à son « Joyeux Noël ». Il avait dit avec une telle gentillesse, une telle chaleur, qu’il ressentait certainement quelque chose pour elle – elle voulait s’en convaincre.

C’était son cadeau. Rien qu’à elle. A elle de le savourer. La seule façon dont elle pouvait le faire, c’était en chanson. Elle ferma les yeux et les premières notes glissèrent de sa bouche…